L'Eglise dans la France d'Ancien Régime
L'église du Moyen-Age à la Révolution est avant tout une assemblée. C'est un lieu de vie pour la communauté, pour les habitant du village et des hameaux alentours, autant que la taverne, quand on dispose de quelque argent pour y acheter un pichet de vin, ou la foire, quand le bourg voisin a le droit d'en organiser une et qu'on a le moyen de s'y rendre. On s'y retrouve, on y échange des nouvelles et aussi des opinions. Car l'église a cette facilité sur les autres espaces sociaux que l'accès y est gratuit, voire obligatoire. Mais l'église comporte cependant un homme ayant une spécificité sur les autres membres de la communauté : un clerc. Quelqu'un qui sait lire et écrire.
Cette spécificité place donc l'église au sein de l'administration de l'Etat. On y enregistre les naissances (au moment du baptême), les mariages, les décès : tout l'état civil se joue à l'église et il n'y a que par elle que l'être humain possède une existence juridique. Si le Seigneur du lieu est maître des corps, c'est avant tout le prêtre qui peut prouver l'existence de l'âme à travers les registres paroissiaux.
A une époque où une paroisse compte peu de lettrés, le rôle de l'église ne se borne donc pas uniquement à l'instruction religieuse comme la vision actuelle peut nous y laisser penser. Le prêtre est également chargé de l'instruction administrative et judiciaire au sein de la paroisse. C'est à la messe du dimanche que le chrétien entendait les informations sur la vie du comté et de l'Etat : les guerres ou les traités de paix. Ce n'est qu'après les progrès de l'imprimerie et l'emploi des placards au XVIe siècle que l'autorité civile cédera aux réclamations des évêques et n'obligera plus les curés à lire les ordonnances.
On comprend alors l'importance de l'excommunication : non seulement la personne concernée ne peut plus justifier de son existence juridique (il ne peut plus physiquement accéder à l'administration dont il dépend), mais ne peut plus participer à la vie sociale de sa paroisse et, plus critique, se tenir informé de la loi, et donc organiser sa propre défense, à une époque où le métier d'avocat reste à inventer.
A lire sur le sujet :
Cette spécificité place donc l'église au sein de l'administration de l'Etat. On y enregistre les naissances (au moment du baptême), les mariages, les décès : tout l'état civil se joue à l'église et il n'y a que par elle que l'être humain possède une existence juridique. Si le Seigneur du lieu est maître des corps, c'est avant tout le prêtre qui peut prouver l'existence de l'âme à travers les registres paroissiaux.
A une époque où une paroisse compte peu de lettrés, le rôle de l'église ne se borne donc pas uniquement à l'instruction religieuse comme la vision actuelle peut nous y laisser penser. Le prêtre est également chargé de l'instruction administrative et judiciaire au sein de la paroisse. C'est à la messe du dimanche que le chrétien entendait les informations sur la vie du comté et de l'Etat : les guerres ou les traités de paix. Ce n'est qu'après les progrès de l'imprimerie et l'emploi des placards au XVIe siècle que l'autorité civile cédera aux réclamations des évêques et n'obligera plus les curés à lire les ordonnances.
On comprend alors l'importance de l'excommunication : non seulement la personne concernée ne peut plus justifier de son existence juridique (il ne peut plus physiquement accéder à l'administration dont il dépend), mais ne peut plus participer à la vie sociale de sa paroisse et, plus critique, se tenir informé de la loi, et donc organiser sa propre défense, à une époque où le métier d'avocat reste à inventer.
A lire sur le sujet :
- Les français d'hier, Gabriel Audisio, 1998
- La vie agricole sous l'ancien régime dans le nord de la France, Baron A. de CALONNE, 1885